Une Photo, Une Histoire. Quand la Tempête a Fait de Seceda un Champ de Bataille dans les Dolomites.

julien delaval
1 mars
2 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 mars

Les Dolomites sont un territoire où la montagne impose ses règles. Ce jour-là, nous avions choisi Seceda pour capturer un coucher de soleil classique : une lumière dorée sur les crêtes acérées, des ombres profondes sculptant le relief. Un décor parfait pour la photographie de paysage.

Mais Seceda avait d’autres plans.

L’Attente sous un Ciel Trompeur à Seceda

L’ascension s’était bien déroulée. Rien d’alarmant. Juste quelques nuages s’amoncelaient au loin, ajoutant une touche dramatique au ciel.

Mais en quelques minutes, tout a changé.

D’abord, un silence étrange. Les oiseaux ont cessé de chanter. Puis, le vent a viré brusquement, glaçant l’air autour de nous. L’instinct me soufflait que ce calme n’était que l’avant-goût de quelque chose de bien plus grand.

Et soudain, le chaos.

Quand la Foudre Frappe sur Seceda

La pluie ne s'est pas annoncée en gouttes éparses. Elle est tombée d’un bloc. Une muraille d’eau qui nous a engloutis alors que nous étions en train de prendre des photos.

Puis, l’éclair a frappé.

Un flash blanc, violent. Le tonnerre instantané, si puissant que j’ai senti le sol vibrer sous mes pieds.

À ce moment précis, la photographie n’avait plus d’importance. Il ne s’agissait plus de capturer un instant, mais de survivre.

Plaqué au Sol, Pris au Piège

Nous étions sur une crête exposée. Sans aucun abri.

La seule option ? Se coucher dans l’herbe trempée, espérant que la montagne nous oublie.

L’odeur de brûlé flottait dans l’air et chaque éclair illuminait la vallée comme en plein jour.

Le tonnerre explosait autour de nous, comme si la montagne elle-même criait.

Je n’avais jamais ressenti une telle force. La nature n’était plus simplement belle. Elle était terrifiante.

La Photo de Seceda Que Je n’Étais Pas Venu Chercher

Quand la tempête s’est éloignée, tout avait changé.

Un rideau de pluie masquait l’horizon, les montagnes semblaient irréelles, noyées dans un brouillard dense. Le ciel noir écrasait les cimes, et chaque goutte scintillait sous les derniers éclairs.

Les mains tremblantes, j’ai saisi mon appareil.

Ce n’était pas la photo que j’étais venu prendre. C’était la photo que la montagne m’offrait.

C’est ainsi qu’est née The Darkest Day, une photographie de Seceda comme je ne l’avais jamais imaginée.

Une Leçon Gravée dans la Peau

Ne jamais sous-estimer la montagne. On croit toujours avoir le temps… jusqu’à ce qu’on n’en ait plus.

Photographier, c’est aussi savoir poser l’appareil. Parfois, survivre est la seule priorité.

L’imprévu donne les images les plus marquantes. Ce jour-là, je cherchais un coucher de soleil parfait de Seceda. J’ai trouvé l’atmosphère d’une fin du monde.